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ARTICLE DU 11/04/03
Education  
Ils travaillent sur la couleur et sur la forme. Sur le message aussi. La plupart des futurs designers et stylistes de mode de la Réunion passent par la section arts appliqués du lycée Ambroise-Vollard. Née de la volonté d’un ancien professeur de l’école Boule et d’élus, elle fête aujourd’hui ses onze années d’existence. Retour sur une filière en pleine expansion.


• Débouchés
96 puis 75 % de réussite au bac. Les résultats du bac technologique STI Arts appliqués en 2001 et 2002 sont plutôt brillants. Sur les 25 à 26 bacheliers, seule une petite vingtaine rejoint pourtant la métropole : “Une douzaine y intègre un BTS. Le reste s’inscrit à la fac d’arts plastiques, aux Beaux arts ou dans une école multimédias”, indique Alain Ducros. Des BTS divisés entre quatre grands domaines. Celui de design d’espace regroupe l’architecture d’intérieur et les plasticiens de l’environnement. Celui de design de produit, ensuite, se décline en “Assistant de création industrielle” ou en “art céramique”. Celui de design de mode en “stylisme de mode” ou “art textile et impression”. Celui de design d’image et communication, enfin, avec les BTS “Communication visuelle option graphisme, édition, publicité”, et “options multimédias”.

•Du châtaignier au goyavier
C’est l’histoire d’un rapprochement. Celui des départements de la Creuse et de la Réunion. Avec pour objectif de nouer d’autres relations que celles du passé : “L’idée est que le “déplacement” des pupilles réunionnais laisse place à un échange constructif de savoir-faire. Sur un matériau local”, explique Alain Ducros. Châtaignier pour le lycée Raymond Loewy de la Souterraine (Creuse), goyavier pour le lycée Ambroise Vollard, les deux sections d’arts appliqués ont rivalisé d’imagination via webcams pour élaborer des aménagements intérieurs : “Paysagistes, architectes, et artisans ont épaulé les élèves pour créer bijoux, lampes et petit mobilier”, rapporte le coordonnateur. Le Cafriplainois Jean-François Hoareau a ainsi transposé son expérience du bambou au goyavier pour les premières en arts appliqués : “Il s’agit d’un travail sur deux ans. En mars dernier, les Creusois ont fait le déplacement à Saint-Pierre pour faire un premier point sur l’avancement des travaux”, rappelle-t-il. La prochaine étape devrait être un voyage des Réunionnais dans la Creuse. A la rencontre des châtaignes cette fois-ci…



Créateurs de formes


Son histoire est contemporaine de la naissance du lycée Ambroise-Vollard. Nous sommes en 1992. Le chantier de l’établissement n’est pas encore achevé. La filière est pourtant déjà en place. Le lycée professionnel de Saint-Pierre accueille provisoirement les premières secondes d’adaptation aux arts appliqués : “Jean-Jack Léonard, ancien de l’école Boule (Paris), est à la base de cette initiative. Avec les élus, l’objectif était de préparer les futurs étudiants du BTS "Espace et communication"”, se souvient Christian Martin, enseignant en arts appliqués. Une époque où le vocable “sciences et techniques industrielles” du bac technologique refroidit quelque peu les parents : “On a longtemps été perçus comme une section de rattrapage. Le lycée avait du mal à remplir les promotions de trente places. Et la plupart des dossiers étaient alors retenus”, rappelle Alain Ducros, coordonnateur de la section.
Une situation qui évolue sensiblement au fil des années. Aujourd’hui, pas moins de cent collégiens se portent candidats : “Intégrer un BTS sans année d’adaptation implique d’être passé par les arts appliqués. Pour cela, nous avons besoin d’élèves d’un bon niveau général. Et la demande nous permet de les sélectionner sur des critères d’enseignements généraux”, indique Alain Ducros. Une popularité gagnée à l’extérieur du lycée. Forum des métiers et salon Cyber 2000 à la halle de Saint-Denis, Exposciences à la halle du Port, projet d’aménagement au musée Stella Matutina ou encore Salon de la maquette à la salle du 12e Kilomètre, l’activité des créateurs en herbe a contribué à un peu mieux faire connaître les arts appliqués : “Les gens ont souvent du mal à faire la différence avec les arts. A la différence des artistes, nous devons rendre un produit fonctionnel et esthétique. Et obéir à des impératifs de vente”, remarque Christian Martin.

MULTIMÉDIA, MODE, PUBLICITÉ
C’est ainsi que le travail concerne aussi bien l’aménagement du cadre de vie que la création industrielle et artisanale d’objets, le stylisme de mode ou les techniques de communication visuelle et audiovisuelle : “L’année dernière, nous avons réalisé avec l’OMS et l’association Diabétologie un spot contre le diabète diffusé sur RFO. Nous remettons ça cette année avec l’association Cœur et Santé avec un clip sur les gestes qui sauvent”, souligne le coordonnateur.
Une activité multimédia récompensée trois années de suite par la première place au concours “Soft qui peut” : “Il s’agit de créer un site en moins de 24 heures. Cette année encore, trois de nos terminales ont été sélectionnés pour les finales”, se réjouit Alain Ducros. Et ce n’est pas fini. Signe de la bonne marche de la section, les secondes en arts appliqués viennent de remporter un concours du ministère de l’environnement consacré à la prévention des catastrophes naturelles. Leur travail sur le volcan a fait gagner un voyage au … Parc Vulcania. Huit d’entre eux (Distance et coût obligent…) doivent donc se rendre en Auvergne en juin prochain.

•Tout sur les arts appliqués
sur www. vollard. fr. fm
Les candidats à la nouvelle classe de mise à niveau Arts appliqués sont invités à se faire connaître dès que possible au Lycée Ambroise Vollard 3, avenue de Soweto
Terre Sainte : 0262 96 23 50.

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Camille, 18 ans, terminale
Camille estime avoir de la chance. Contrairement à ses camarades, il a intégré la filière d’arts appliqués. Après quelques difficultés scolaires : “Je venais de redoubler ma seconde à Plateau Caillou. Et j’ai appris l’existence de cette filière à l’occasion de son exposition annuelle. J’ai donc fait une demande pour rallier la seconde”, se souvient-il. Entorse à la règle, la sélection n’a pas eu lieu sur dossier. L’entretien avec le proviseur et le coordonnateur, où il présente ses réalisations, lui permet d’intégrer la promo. Une promo où il s’épanouit pleinement : “On est pris pour des fous. Le fait de passer trois années d'affilée ensemble crée une vraie émulation”, assure le jeune homme. Une émulation également stimulée par le fait que 80 % des élèves sont en internat. L’occasion de se retrouver le soir en salle d’infographie ou les mercredis après-midi en atelier de sérigraphie.
A noter qu’à compter de la rentrée 2003, une classe de mise à niveau permettra à tout élève de terminale d’intégrer les BTS évoqués en une seule année de formation.

Gwendal Audran



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