Vollard
et les éditions

Les Peintres-Graveurs

Les Peintres-Ravers

                 
                     
     

« De tout temps, j’ai aimé les estampes. A peine installé rue Lafitte, vers 1895, mon plus grand désir fut d’en éditer, mais en les demandant à des peintres. «Peintre-graveur » est un terme dont on a abusé en l’appliquant à des professionnels de la gravure qui n’étaient rien moins que peintres. Mon idée, à moi, était de demander des gravures à des artistes qui n’étaient graveurs de profession. Ce qui pouvait être pris pour une gageure fut une grande réussite d’art.

 

  C’est ainsi notamment que Bonnard, Cézanne, Maurice Denis, Redon, Renoir, Sisley, Toulouse-Lautrec, Vuillard produisirent, pour leur coup d’essai, ces belles gravures qui sont aujourd’hui si recherchées.

 

Cézanne fit deux planches de Baigneurs ; Redon, une Béatrice ; Bonnard, La Petite Blanchisseuse, et le Canotage; Vuillard, Le Jardin des Tuileries et Jeux d’enfants ; Maurice Denis, l’Apparition et Jeune Fille à la fontaine ; Sisley, Les Oies ; Toulouse-Lautrec, La Charrette anglaise.
Je vois encore Lautrec, petit homme boiteux, me disant, avec son étonnant regard ingénu :
-Je vous ferai une « femme de

  Paul Cézanne  

maison ». Et, finalement, il fit cette Charrette anglaise que l’on tient aujourd’hui pour un de ses chefs-d’œuvre. Les planches que je viens de citer étaient en couleurs. Mais en noir, la réussite devait être égale. Whistler me donna La Tasse de thé ; Albert Besnard, La Robe de soie ; Carrière, l’Enfant endormi ; Redon, Le vieux Chevalier ; Renoir, Mère et Enfant ; Edouard Munch, un Intérieur ; Puvis de Chavannes, une réplique du Pauvre Pécheur

 

Pierre Puvis de Chavannes
Toutes ces estampes, celles en couleurs et celles en noir, formèrent, avec plusieurs autres non énumérées ici, Les Peintres-Graveurs dont il fut fait deux albums tirés chacun à cent exemplaires. »

(Souvenirs d'un marchand de tableaux)

 

Pablo Picasso

 
Cette découverte des techniques de gravure et lithographie, initiée par Vollard, ayant séduit les jeunes artistes, ceux-ci composèrent pour Vollard des albums entiers. C'est ainsi que Bonnard fit une série de Vues de Paris, Vuillard, des Intérieurs, K.-X Roussel, des Paysages, Maurice Denis, une série intitulée Amour, Redon, L'Apocalypse... Renoir composa également des lithographies dont Le Chapeau épinglé, Mère et Enfant...
   

Cette expérience décida Vollard à devenir éditeur, associant le talent de jeunes artistes, devenus à cette occasion illustrateurs, à des textes d'auteurs controversés.

Ayant débuté par Parrallèlement de Verlaine, puis Daphnis et Chloé, illustrés de lithographies de Bonnard, Vollard obtint le concours de nombreux artistes, Emile Bernard pour Les Fleurs du Mal de Baudelaire et les Amours de Villon, Rodin pour Le Jardin des Supplices de Mirbeau...

Georges Rouault  

Parmi tous ces ouvrages d'artistes, d'une collaboration qu'il mena jusqu'à sa mort, figurent des réalisations remarquables comme Le Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac, illustré par Picasso, Les Ames mortes de Gogol et la Bible, illustrés par Chagall, Miserere et les Fleurs du Mal, illustrés par Rouault.

Vollard est considéré comme un des acteurs principaux de la renaissance du livre d'art au XXème siècle...

  Valtat  

Parralèlement à son activité d'éditeur d'estampes, Vollard, associé au maître-céramiste Méthey, édita des vases, assiettes, plats décorés par Bonnard, Maurice Denis, Derain, Puy, Matisse, Laprade, Maillol, K.-X. Roussel, Rouault, Valtat, Vlaminck dont le musée Léon Dierx possède quelques pièces.

De plus il édita des bronzes de Maillol, Bonnard, Renoir...

   


MaillolCette activité d'éditeur incessante témoigne de la collaboration et des échanges entre Vollard et les artistes qui dépassent le simple rapport marchand...

Renoir, bronze édité par Vollard, musée Léon Dierx    
 
               
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